Alain Peyrache : authenticité d’un grand maître d’aïkido
Un maître d’aïkido : Alain PEYRACHE Senseï
Le vrai maître est celui qui enseigne à son élève comment se passer de lui.
Né en 1950, Alain PEYRACHE aime raconter, non sans humour, que sa première rencontre avec l’aïkido fut le fruit d’une erreur : il croyait ce jour-là assister à un cours de judoù Mais un tel hasard ne saurait expliquer une fidélité de 40 ans à cette discipline martiale.
l’enseignement de grands maîtres japonais et plus particulièrement de Maître TAMURA vint alimenter ce qu’on peut aujourd’hui appeler une authentique vocation ; à leur côté, il a acquis cette technique impeccable, très sobre et épurée qui le caractérise.
Au début des années 60, Alain PEYRACHE commence à étudier l’aïkido au sein du groupe dirigé par Me Nocquet qu’il abandonnera très vite pour se diriger vers l’enseignement des plus grands experts japonais, élèves de Maître UESHIBA, fondateur de l’aïkido. Il s’entraîna quelque temps avec le groupe Muchizuki et fréquenta également les Maîtres NAKAZONO, TADA, NORO, ASAI, ICHIMURA.
Maître TAMURA, qui arrive en France à cette époque, est celui qui deviendra son unique professeur pour plusieurs décennies. C’est cette rencontre avec Maître TAMURA qui détermina sa recherche dans la voie de l’aïkido.
En 1967, à 17 ans, à la suite d’une blessure de son professeur, il se retrouve responsable du dojo et doit se former par ses propres moyens. Parallèlement, il étudie la médecine chinoise et engage des recherches philosophiques. Chaque fin de semaine, il sillonne les routes pour travailler avec tous les élèves du fondateur de passage en France et en Europe.
En 1970, il crée son propre dojo. Dans le même temps il entre sous la direction de Maître TAMURA au comité directeur de l’A.C.F.A., puis de l’U.N.A. Délégué technique régional, membre de la commission nationale des grades et de la commission d’enseignement, il forme de nombreux professeurs et dirigeants français actuels. Il s’acquitta durant cinq années de sa tâche avec zèle et efficacité. Le doublement annuel de l’effectif des pratiquants dans cette période en est une preuve tangible. Bien plus, il sut créer un véritable esprit de corps parmi les cadres bourguignons et leur donner tout à la fois une véritable valeur technique.
En 1982, à la suite de désaccords avec la Fédération de judo, il se dépense sans compter comme Responsable Technique National pour mettre en place la FFLAB, usant de sa profonde connaissance de l’ensemble des rouages fédéraux qu’il veut mettre à profit pour permettre le développement de l’esprit véritable de la pratique. Malgré l’insistance de Maître TAMURA, il refuse la présidence de la commission nationale des grades, restant d’une fidélité sans faille à l’esprit du dojo traditionnel.
Avec le succès de la FFLAB, les opportunistes florissant, les aïkidokas s’engageant souvent sur les pentes les plus faciles, les politiciens prenant davantage de pouvoir que les pratiquants, les fédérations faisant inéluctablement l’inverse de ce qu’elles prétendaient faire initialement, il constate que tous ses efforts pour un aïkido traditionnel ont été gaspillés. Intègre, il démissionne, enseignant dans ses propres dojos un aïkido sans compromis.
Le début des années 90 est pour lui une révélation et, avec le recul nécessaire, il devient un exemple pour nombre d’autres professeurs européens, qui l’accompagnent dans la création de l’E.P.A. - Ecole Européenne d’aïkido, unique en son genre, où se regroupent tous ceux qui cherchent à pratiquer un aïkido traditionnel. Reconnu comme l’un des plus grands maîtres européens, il est sollicité pour animer de nombreux stages en France et en Europe (Italie, Angleterre, Belgique, Pays-Bas...) tout au long de l’année. A présent, son enseignement rayonne au delà des frontières européennes, répondant à l’appel d’aïkidokas de nombreux pays (Canada, Bulgarie, Suisse, Israel...). Profond connaisseur de la tradition orientale, il s’’investit de toute sa personne dans ce qui fait l’essence de la pratique, ne perdant pas son temps à distribuer des gratifications inutiles à ses élèves, mais, sans jamais user de jargons incompréhensibles, il met à leur portée une technique d’une extrême pureté avec simplicité et efficacité.
Ceux qui connaissent Alain PEYRACHE savent que l’un de ses soucis majeurs consiste à lier en permanence théorie et pratique : "l’aïkido ne peut être compris réellement que si l’on se familiarise avec le contexte culturel dans lequel il s’est développé : la tradition et la philosophie orientales". Dans son enseignement, Alain PEYRACHE s’appuie sur une connaissance approfondie de la pédagogie : chaque cours est structuré, développe une idée, est axé sur une progression. Si l’étude technique est précise et rigoureuse pour ne pas dénaturer l’aspect martial de l’aïkido, il s’attache aussi, et avant tout, à mettre en évidence les principes de base qui sous-tendent ces techniques.
Un enseignement digne de ce nom ne doit pas s’arrêter à la question des moyens, mais poser clairement celle des finalités.
Parmi celles-ci, citons :
la préservation et l’amélioration de la santé ;
l’accès à l’autonomie : se dégager du modèle de l’enseignant, pour adapter la technique à sa morphologie, à son tempérament.
Un sens critique aigu, la sincérité de sa recherche ont ainsi permis à Alain PEYRACHE d’éviter les principaux écueils qui ont hélas parfois dénaturé l’enseignement des arts martiaux : déviation sportive/musculaire, déviation commerciale, déviation mystique/sectaire. Son intransigeance dans ce domaine ne lui a pas toujours valu, on s’en doute, que des amis, mais a contribué à le faire reconnaître comme l’un des meilleurs enseignants d’aïkido en Europe.
Il est l’auteur d’un ouvrage de référence : Le "Traité Didactique d’aïkido Traditionnel"
Il dirige la collection "Les Guides du Pratiquant d’aïkido"
Il est le fondateur de :
l’E.P.A. (Ecole Européenne d’aïkido)
l’I.S.T.A. (International School of Traditionnal aïkido)
Suivre Alain PEYRACHE dans son exigence et sa rigueur est une voie difficile et d’une richesse incomparable. S’investissant de toute sa personne dans ce qui fait léessence de la pratique, et d’une générosité sans égale, il transmet sans compter son expérience et son savoir à ceux qui l’ont choisi comme maître.
La voie qu’il enseigne est avant tout un apprentissage de l’autonomie.